lundi 20 octobre 2008

Arrêtons les massacres en Colombie ! 19 indigènes ont été assassinés ces 15 derniers jours

par Miguel PALACÍN QUISPE

La Coordination Andine des Organisations Indigènes, CAOI, alerte la communauté internationale que l’État colombien, administré par le gouvernement d’Alvaro Uribe, est responsable d’un génocide d’indigènes. La répression indiscriminée lancée contre les peuples indigènes colombiens a déjà fait 19 morts en seulement quinze jours.

Articulés dans l’Organisation Nationael Indigène de Colombie (ONIC), les peuples indigènes de ce pays sont en train de développer la Minga[1] de Résistance Indigène et Populaire, pour attirer l’attention du monde sur la violation de leurs droits. Ils lancent “un appel au monde pour que leurs droits soient reconnus non seulement de manière formelle et qu’ils deviennent une réalité”. Le gouvernement répond par la répression et ne les protège pas des groupes paramilitaires.

La Minga de Résistance est une réponse à ce génocide et à cette violation de leurs droits. Et elle a comme activité centrale les mobilisations pacifiques des peuples indigènes dans tout le pays. Le gouvernement Uribe a répondu par la répression, qui fait partie de la criminalisation des revendications indigène s: des incursions violentes dans leurs territoires, stigmatisation de leurs cadres comme terroristes, détentions, tortures, assassinats, disparitions et déplacements forcés.

Ce qui a été déjà avéré et dénoncé par le Tribunal Permanent des Peuples, lequel après sa session sur le génocide d’indigènes tenue dans la réserve[2] indigène de Kankuamo, dans la Sierra Nevada de Santa Marta, Colombie, les 18 et 19 juillet 2008, a émis une Accusation disant textuellement:

“Accuser l’État colombien et le gouvernement d’Alvaro Uribe Vélez, d’ avoir commis de graves violations des droits collectifs et individuels des peuples indigènes de la Colombie, se concrétisant, dans la mise en oeuvre de politiques d’extermination, génocide, ethnocide et déplacement des peuples indigènes”.

La violation systématique des droits indigènes est mise en œuvre pour favoriser l’exploitation de leurs territoires afin de les offrir aux multinationales minières. On constate une fois de plus que les États uninationaux sont au service des intérêts des entreprises transnationales.

Ce qui est plus grave est qu’encore plus de répression est annoncée. NOUS AVERTISSONS LE MONDE QU’IL Y A UN MASSACRE EN GESTATION EN COLOMBIE ET NOUS DEVONS L’ARRÊTER.

La CAOI demande au président colombien Álvaro Uribe la fin de ces actes criminels contre les peuples indigènes. Nous appelons aussi les organisations indigènes du continent, les organismes de droits humains, les forums internationaux (Communauté Andine, UNASUR, OEA, ONU), à se prononcer imédiatement pour arrêter le génocide d’indigènes en Colombie, et à signaler qu’il est de la responsabilité du gouvernement colombien de protéger les droits de tous.

[1] Une minga, également appelée minka (en langue quechua) ou minca ou encore mingaco, est une tradition andine de travail collectif à des fins sociales. D'origine précolombienne, cette tradition met le travail commun au service d'une communauté, d'un village ou d'une famille, à des moments déterminés où un effort important est nécessaire : récoltes agricoles, constructions de bâtiments publics, déménagements. Elle se pratique en particulier au Pérou, en Équateur, en Bolivie et au Chili. Des pratiques équivalentes existent ailleurs : en Haïti on l’appelle koumbit (du français coup de main), aux Comores mranda (du français rendez-moi service), au Maroc tawaza o tawiza.(NdR)

[2] Le terme resguardo désigne un territoire indigène dont les habitants sont les propriétaires collectifs, reconnus par l’État, dans les anciennes colonies espagnoles des Amériques ; (NdR)



Source : DETENGAMOS EL GENOCIDIO EN COLOMBIA

Article original publié le 14/10/2008

Sur l’auteur

Traduit par Nuria Álvarez Agüí, révisé par Fausto Giudice, Tlaxcala

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