lundi 23 février 2009

Gwadloup : Pétition contre le mensonge et la manipulation d'État

Gwadloup


Pour obtenir satisfaction de la plateforme de revendications que le collectif Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP) avait publiée en décembre 2008, le peuple guadeloupéen s'est lancé dans une grève générale depuis le 20 janvier 2009.
Le samedi 24 janvier 2009, le LKP entame une série de négociations avec les organisations patronales autour de la première revendication portée par la plateforme : l'augmentation de la rémunération des salariés guadeloupéens.
Le mercredi 28 janvier, Yves Jégo, le secrétaire d'État à l'Outre-Mer, adresse un message, lu par le préfet de Guadeloupe et repris par l'ensemble des médias de l'archipel, afin d'inciter les représentants des employeurs à signer un accord pour l'augmentation des bas salaires. Jégo donne l'assurance "à toutes les entreprises de Guadeloupe qu'elles ne paieront aucune charge sociale sur tous les salaires jusqu'à 1,4 fois le SMIC" et insiste : "Dès qu'un accord sera trouvé entre partenaires sociaux sur cette question, je m'engage à ce qu'il soit mis en oeuvre par l'État ."

Le dimanche 1er février, le ministre atterrit en Guadeloupe pour gérer, en personne, les discussions entre le LKP et le patronnat guadeloupéen. À peine arrivé, Jégo claironne devant les micros et les caméras qu'il restera en Guadeloupe "tant que le conflit ne sera pas réglé".

C'est donc le mercredi 4 février 2009, sous la présidence du ministre que reprennent les négociations entre le LKP et les représentants des employeurs. Après une discussion qui dure toute la nuit du samedi 7 au dimanche 8 février, les syndicalistes et le patronat se mettent d'accord sur une augmentation de 200 € mensuels pour les travailleurs rémunérés en-dessous de 1,6 fois le SMIC. Cette revalorisation est garantie par le gouvernement français qui s'engage, comme l'a annoncé Yves Jégo une semaine auparavant, à réduire les cotisations sociales des entreprises guadeloupéennes. C'est le ministre en personne qui donne rendez-vous, pour l'après-midi même, à tous les participants aux négociations afin de signer l'accord à la préfecture de Basse-Terre.
C'est au moment où un accord a été trouvé que M. Jégo décide d'abandonner patrons, syndicats, représentants du peuple et, au-delà, la Guadeloupe toute entière pour rentrer en catimini à Paris. Le premier ministre François Fillon a ordonné à son ministre de l'Outre-Mer de rentrer au pas de course et de ne pas signer ce qu'il s'était pourtant engagé à signer.
Nul ne sait ce qui s'est dit entre les deux hommes, nul ne sait de quelle manière Fillon a recadré son subordonné. Tout ce que l'on sait, c'est que, le mercredi 11 février, les Guadeloupéens voient revenir un Yves Jégo, fidèle "voix de son maître", qui déclare que le gouvernement n'a jamais promis de garantir l'augmentation des salaires des travailleurs guadeloupéens par la baisse des cotisations sociales payées par les entreprises et que c'est aux partenaires sociaux de prendre, seuls, leurs responsabilités. La condition réclamée par les entrepreneurs guadeloupéens pour parvenir à un accord interprofessionnel est subitement effacée, les négociations sont ramenées à leur point de départ !

Après que les mensonges de M. Yves Jégo ont enlisé les discussions, le gouvernement français décide d'empoisonner encore un peu plus le climat social. Le lundi 16 février, des escadrons de gendarmes mobiles sont lâchés sur le pays : insultes racistes et passages à tabac pleuvent sur les Guadeloupéens.
C'est le jeu mortifère du gouvernement français qui a incendié l'ensemble des sections communales de la Guadeloupe. Ce sont les déclarations intempestives et contradictoires d'Yves Jégo qui ont amené au pourrissement des négociations pour l'amélioration des conditions d'existence de l'ensemble des citoyens guadeloupéens.

Par ces motifs et par respect pour le peuple guadeloupéen, nous demandons la démission immédiate d'Yves Jégo.

Ils peuvent tenter tout ce qu'ils veulent,
Nous boiterons mais nous ne tomberons jamais !

Basse-Terre - Pointe-à-Pitre - Paris, 20 février 2009

Pour signer la pétition, envoyez vos noms, prénoms, fonctions éventuelles et vos lieux de résidence à skm@lidejis.org

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