mardi 7 avril 2009

Catatumbo Barí, Colombie


Colombie, Nord de Santander
La région de Catatumbo est composée de neuf municipalités qui sont baignées par les eaux du fleuve Catatumbo
Dans cette région se trouvent le parc naturel Catatumbo Bari
dont la superficie est de 158.125 hectares
et la réserve forestière Serranía des Motilones
avec une superficie de 552.691 hectares
Le Catatumbo est considéré comme le territoire ancestral indigène
et 23 communautés de l’ethnie Motilon Bari y sont installées
de même que près de 200.00 paysans qui vivent de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.
Ses nombreuses sources, sa biodiversité,
ses ressources minérales comme le charbon et le pétrole
la fertilité de ses sols et sa position frontalière avec le Venezuela
font du Catatumbo une zone géostratégique sur le continent.
Le 29 mai 1999, les paramilitaires s’installent dans la région,
Le Catatumbo se transforme en zone d’opérations du « Bloc Catatumbo » dirigé par Salvatore Mancuso
et le « Bloc Nord » sous la direction de « Jorge 40 ».
Le Bloc Catatumbo a été démobilisé le 10 décembre 2004,
Le 8 et le 10 mars 2006, ce fut au tour du Bloc Nord.
Au total 6185 paramilitaires seront réinsérés,
4740 armes
et 2212 grenades seront remises.
La violence paramilitaire a fait plus de 10.000 morts,
plus de 600 disparus, plus de 100.000 déplacés.
Nous étions là-bas lorsque les „Paras » sont entrés, ils ont pris 17 personnes
et les ont pendus à des crochets de bouchers
ils les ont pris, les ont égorgés et les ont pendus là-bas,
des gens innocents dont nous savons qu’ils n’ont rien fait.
Le réarmement des groupes paramilitaires des supposés avoir été démobilisés
connus maintenant sous le nom d’ « Aigles noirs » dans les centres urbains de la région du Catatumbo,
montre leur intention de se réapproprier la zone par la violence et la barbarie.
La politique de « Sécurité démocratique » a permis la militarisation du territoire avec plus de 10.000 soldats.
Ce qui est paradoxal c‘est que c’est ainsi que la présence militaire s’est amplifiée,
que les exécutions extrajudiciaires des paysans de la part de l’armée ont augmenté.
Depuis juillet 2006 66 paysans présentés comme subversifs ont été exécutés. et présentés comme des pertes de la subversion.
Les besoins de base insatisfaits de la population, ajoutés à l’abandon de l’État,
ont amené les paysans à envisager comme alternative de subsistance,
la plantation de cultures illicites comme la coca.
Sous prétexte de la lutte antinarcotique des milliers d’hectares ont été fumigés,
ceux de le réserve forestière et du parc naturel où les indigènes et les paysans sont installés.
Le désherbant Glyphosate a contaminé les sources,
le déplacement et la mort d’espèces endémiques,
les maladies chez les hommes et les animaux,
la perte des récoltes des produits alimentaires principaux et l’empoisonnement des sols,
restés improductifs pendant 7 ans,
limitant ainsi les possibilités de se nourrir de la population.
On estime que dans le Catatumbo il y a une réserve de charbon
supérieure à celle du Cerrejón dans le département de la Guajira.
Le charbon est le combustible fossile qui dégage le plus de dioxyde de carbone,
le premier gaz responsable du réchauffement de la planète.
8 entreprises, deux canadiennes, une mexicaine et 5 soi-disant colombiennes
prétendent implanter des activités d’exploration et d’exploitation à ciel ouvert,
dans une zone de plus de 25.000 hectares
sur les communes de Convención, Teorema, Tibu et El Tarra.
Une des entreprises, Geofisin EU, qui a des intérêts dans le hameau Caño Mariela,
veut extraire 60.000 tonnes pendant la première année,
pour parvenir à 790.000 tonnes de charbon à la fin de la cinquième année.
l’extraction de chaque tonne de charbon dégage 6 tonnes de déchets
et 5 tonnes de végétation détruites.
Dans les mines de charbon à ciel ouvert on utilise de la dynamite et tout vole aux alentours
et il reste un énorme trou à découvert,
ce procédé implique l’utilisation de grandes quantités d’eau,
une fois que le trou est fait, le charbon reste à découvert
et il est nécessaire de le mouiller pour éviter qu’il brûle.
l’exploitation de charbon à ciel ouvert que l’on veut réaliser au Catatumbo
est sur un territoire ancestral où les indigènes et les paysans résistent et persistent
pour le respect de la vie, de la nature, du territoire et de la culture.
Nous insistons et avons toujours dit: Catatumbo existe et résiste et nous restons ici.

BONJOUR PAYSAN BONJOUR
OÙ QUE TU VEUILLES ALLER, C’EST ICI
MON SALUT ET MON SOUHAIT QUE LA VIE
TE DONNE TOUT CE QUE TU ME DONNES
BONJOUR PAYSAN ET PAYSANNE
PETITES FLEURS QUE JE PORTE DANS MON COEUR
AVEC ORGUEIL, AVEC AFFECTION ET AVEC RESPECT
CAR L’ON M’A TOUT DONNÉ
CAR L’ON M’A TOUT DONNÉ, POUR QUE J’EN FASSE UNE CHANSON


Traduit par Esteban G., révisé par Fausto Giudice, Tlaxcala

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