dimanche 7 juin 2009

Bongo passe l'arme à gauche

« L'Afrique sans la France, c'est la voiture sans le chauffeur. La France sans l'Afrique, c'est une voiture sans carburant. » (Omar Bongo)
La Françafrique est en deuil. Et avec elle la Grande Loge Nationale de France. Le "frère" El Hadj Omar Bongo Ondimba vient de rejoindre en enfer son maître Jacques Foccart et ses pairs Etienne Gnassingbé Eyadema, Mobutu Sese Seko, Félix Houphouët-Boigny et Jean-Bedel Bokassa.
Bongo a battu les records : il a passé 41 ans au pouvoir à la tête du Gabon, un émirat pétrolier d'un 1,3 million d'habitants, dont moins de 25 000 paysans, premier consommateur de champagne du monde mais 123è sur 177 au classement de l'indicateur de développement humain de l'ONU, et haut lieu de la prédation néo-coloniale (pétrole, bois précieux, fer et manganèse ).
Bongo, le premier destinataire d'un coup de fil de remerciements de Nicolas Sarkozy au soir de sa victoire électorale, était le doyen de la Françafrique. Il était aussi sinistrement pittoresque que ses semblables. Immensément riche, propriétaire d'au moins 33 résidences en France, biens mal acquis dont il n'aura jamais à répondre devant la justice.
Irremplaçable, par qui sera-t-il remplacé ? Par son fils Ali ? Il faut s'attendre à voir le clan familial du patriarche se déchirer à belles dents pour mettre la main sur le pactole, tout le pactole. C'est que chez ces gens-là, on n'est pas très partageux. Pour ne pas parler des innombrables enfants naturels qui, à coups de demandes de tests génétiques, demanderont leur part d'héritage...Les Gabonais n'ont pas fini de rire jaune, très jaune.

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