lundi 18 avril 2011

Egypte – Justice : Moubarak et sa vieille garde au banc des accusés

Par JULIE RAFONDRIAKA, La Lettre Méditerranée, 11/4/2011
Le président égyptien déchu, Hosni Moubarak ainsi que ses deux fils et un bon nombre de ses proches collaborateurs sont appelés à la barre. Alors que son ex-Premier ministre, Ahmed Nadif a été placé en détention provisoire, sur ordre du procureur général d'Egypte, pour "profits illicites et corruption», l'ancien président égyptien Moubarak et ses deux fils sont appelés à comparaitre devant la justice. De sérieux chefs d’accusation pèsent sur le Rais et ses rejetons Jamal et Alaa. Ils seront "auditionnés sur des accusations concernant leur implication présumée dans des attaques contre des manifestants", qui avaient fait 384 morts et 6.000 blessés.

Ils seraient aussi poursuivis pour "détournement et dilapidation de deniers publics et abus de confiance" et risquent d’écoper de lourdes peines. Le procureur général d’Egypte, Abdelmajid Mahmoud avait aussi ordonné le gel des avoirs de Moubarak et de sa famille en Egypte et à l’étranger, une décision qui a été confirmée par le tribunal criminel du Caire. Cette décision concerne les biens immobiliers, les avoirs détenus les Moubarak, son épouse, ses deux fils et ses deux belles filles, à l’étranger et dans les banques égyptiennes, ainsi que les actions en bourse. Le parquet général s’est aussi prononcé pour le gel des avoirs et la mise en détention de plusieurs responsables dont les anciens ministres de l'intérieur, du tourisme, de l'Habitat, de l'agriculture et du commerce et de l'industrie, poursuivis pour détournement de deniers publics. Une commission a été chargée d’enquêter sur les biens des mis en cause. Dans une première déclaration à la presse depuis sa chute, l'ancien président égyptien a démenti avoir accumulé des biens ou détenir des comptes à l'étranger, se disant victime de "campagnes de diffamation". "Je ne peux garder le silence face aux campagnes de diffamation et aux tentatives de porter atteinte à ma réputation et à mon intégrité, ainsi qu'à la réputation et à l'intégrité de ma famille", a affirmé Moubarak, dans un message sonore diffusé dimanche par la chaîne de télévision "Al Arabiya". Il assure que ni lui ni son épouse Suzanne n'ont "de biens ou de comptes à l'étranger" et déclare être prêt à coopérer avec la justice sur ce dossier. Moubarak n’a pipé un mot sur le lieu où il se trouve avec sa famille. Les autorités assurent qu'il est assigné à résidence dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, mais des médias ont laissé filtrer des informations disant que le Rais et sa famille se trouveraient plutôt dans la ville de Tabouk, en Arabie saoudite.

dimanche 17 avril 2011

ONU et France : échec des « médiateurs » en Côte d’Ivoire

par Survie, 12/4/2011

Survie condamne fermement les agissements belliqueux dont l’ONU et les autorités françaises font preuve en Côte d’Ivoire et rappelle les manquements des prétendus « médiateurs » du conflit, qui ont laissé prévaloir le règne de la violence et de l’impunité.
La France et l’ONU ont finalement décidé d’intervenir directement dans le conflit ivoirien. Le scénario qui se joue en Côte d’Ivoire est un des pires qui pouvait avoir lieu. Il n’est pas possible de croire à cette heure que cette intervention armée onusienne et française, dont le seul but sera de remplacer un président contesté par un autre légitimé dans le sang, résoudra durablement la crise ivoirienne. Tous les protagonistes de cette crise, à commencer par les clans politiques et militaires qui s’affrontent depuis 10 ans pour le pouvoir sont responsables de cet enlisement et de la dérive criminelle qui s’accentue aujourd’hui. Mais les prétendus « médiateurs » du conflit ne sont pas en reste.
Les graves manquements de l’ONU
Le mandat de « protection des civils ivoiriens » et d’ « interdiction des armes lourdes » brandi avec opportunisme par l’ONUCI pour intervenir militairement à Abidjan ne peut faire oublier les graves manquements dont ces mêmes forces ont fait preuve, incapables de prévenir ou d’arrêter les massacres perpétrés à Abidjan, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire et ailleurs, particulièrement à Duékoué. Dans la période précédente, l’ONU avait déjà renoncé à accompagner à son terme le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion, pourtant préalable aux élections et condition de leur certification, comme convenu dans les accords de Ouagadougou. Alors que le pays subissait encore les exactions de milices et forces armées (« loyalistes » ou « rebelles ») incontrôlées, le point focal de l’activisme diplomatique multilatéral a été l’organisation de l’élection présidentielle.
La partialité et l’ingérence de la diplomatie et de l’armée française
Dans une continuité historique marquée par une ingérence persistante et la volonté de conserver son d’influence militaire, économique et monétaire, la diplomatie française fait preuve depuis de nombreuses années d’une attitude partiale, voire partisane dans la crise ivoirienne, qui s’est renforcée à l’issue de l’élection présidentielle et de la contestation de ses résultats. Cette attitude est aujourd’hui particulièrement lourde de conséquences dans la mesure où il ne s’agit plus d’un positionnement sur un contentieux électoral mais bien d’une implication directe dans un conflit armé. Les militaires français de la force Licorne étaient les plus mal placés pour une action de maintien de la paix, au vu notamment des événements de 2004, où ils avaient ouvert le feu sur la foule devant l’Hôtel Ivoire.
Aujourd’hui, ce sont ces soldats qui, sous le paravent d’une légitimité onusienne très discutable et toujours sous commandement opérationnel français, contribuent à imposer par les armes à un pays déchiré son nouveau président. Les bombardements du palais présidentiel et de la Radio Télévision Ivoirienne par les hélicoptères français, outre leur côté particulièrement symbolique, outrepassent le mandat onusien. Cette intervention brutale illustre par ailleurs une fois de plus la toute puissance du pouvoir exécutif français dans le déclenchement d’une opération militaire si lourde de conséquences, en l’absence de tout contrôle parlementaire.

Une impunité toujours de mise
Quel que soit le résultat des urnes, Alassane Ouattara ne tire aujourd’hui sa légitimité que des armes, celles des rebelles et celles de l’ONU et de la France. Dès lors, il est difficile d’imaginer une issue pacifique à la situation actuelle. Ajoutons que l’unanimité, en France, pour dénoncer, avec raison, les crimes commis par les forces de Laurent Gbagbo, s’est accompagnée d’un aveuglement sur ceux, tout aussi graves, commis par le camp d’Alassane Ouattara. Il faudra pourtant en passer par la fin de l’impunité des uns et des autres qui règne depuis dix ans. Il est impératif que la Cour Pénale Internationale (CPI) s’empare de manière impartiale et complète de l’ensemble des crimes qui ont été commis en Côte d’Ivoire, comme cette cour le souhaite elle-même. Un processus de Vérité, Justice et Réconciliation doit dans le même temps être mis en œuvre en Côte d’Ivoire, comme le demande la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI).
Des acteurs de la société civile trop souvent écartés
Enfin, les deux camps qui s’affrontent aujourd’hui, en plus des aspects criminels, ont pour point commun d’avoir systématiquement écarté les acteurs de la société civile du jeu politique. Si la communauté internationale espère être crédible dans sa volonté affichée d’œuvrer pour la paix en Côte d’Ivoire, elle doit imposer la présence de la société civile ivoirienne dans tous les scénarios de transition.

L’association Survie demande :
-  à nouveau le retrait définitif des militaires français de Côte d’Ivoire ;
-  que la lumière soit faite sur l’implication de l’armée française et de l’ONU dans l’avancée vers Abidjan des ex-rebelles (dont certains pourraient s’être rendus coupables de crimes de guerre) ;
-  que le parlement français exerce son contrôle sur l’opération Licorne, conformément aux dispositions prévues par la réforme de la Constitution de juillet 2008, et crée une commission d’enquête parlementaire sur l’ensemble de cette action depuis son déploiement en 2002 ;
de conditionner les relations avec le nouveau pouvoir ivoirien à l’obligation de poursuivre les responsables des crimes commis dans l’ouest de la Côte d’Ivoire et de les exclure de tout rôle politique.

Survie demande en outre :
-  la publication du rapport du groupe d’experts de l’ONU chargé de surveiller l’embargo de 2004 sur les armes et diamants, dont celle-ci reste bloquée depuis septembre ;
-  la saisine de la CPI pour l’ensemble des crimes commis en Côte d’Ivoire et la mise en œuvre d’un processus Vérité, Justice et Réconciliation, comme le demande la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI).

jeudi 14 avril 2011

L'intervention occidentale en Libye en passe de provoquer une "somalisation" du pays

Par Atlasaltern, 14/4/ 2011
L'intervention occidentale en Libye en passe de provoquer une "somalisation" du pays
Trois semaines de bombardements par les avions de combat britanniques, français et étatsuniens n'ont pour l'heure réussi qu'à instaurer une partition de fait entre une Tripolitaine (où les civils sont désormais armés) qui fait bloc derrière le colonel Kadhafi et une Cyrénaïque où les insurgés peu aguerris n'ont pas pu remporter de succès militaires décisifs, malgré le soutien aérien occidental.

Officiellement les bombardiers étatsuniens ne participent plus aux actions directes sur la Libye depuis le 4 avril date du transfert du commandement à l'OTAN, mais ce retrait officiel ne serait en fait que partiel. Il laisse en tout cas sur le terrain une pénurie de bombardiers que la France voudrait combler en demandant aux 22 des 28 membres de l'OTAN hostiles à toute participation militaire de s'impliquer davantage.

Devant l'impasse militaire, les responsables états-uniens ne cachent plus leur crainte que la Libye devienne un "failed state", un "Etat manqué" à la somalienne, où s'infiltreront les extrémistes de tous bords. Déjà un millier de djihadistes auraient été recensés dans les rangs des insurgés de Benghazi soutenus par les Occidentaux selon un islamiste repenti Noman Benotman. L'amiral James G. Stavridis a confirmé leur présence devant le congrès des Eatts-Unis et le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen reconnaît qu'Al Qaida pourrait s'y renforcer encore davantage.

Foreign Policy et le Fund for Peace qui classent les pays suivant leur degré de stabilité viennent d'ajouter la Libye dans la liste des pays "à la limite" de l'instabilité durable - au même titre que le Mexique et l'Ukraine.

La guerre occidentale en Libye qui viole la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU votée uniquement dans le but de protéger les civils, est de plus en plus impopulaire dans le monde. Les cinq pays émergents du Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud) qui représentent plus de 40% de la population et 18% du PIB de la planète, réunis à Sanya en Chine, se sont prononcés aujourd'hui contre l'usage de la force en Libye. Dans les pays voisins de la Libye, l'opinion publique en Algérie et en Tunisie est hostile à l'opération militaire de l'OTAN.

Sur le terrain les conséquences de la guerre sont désastreuses. Alors que la Libye est le pays le plus riche d'Afrique du Nord, plus de la moitié de la population (3,5 millions d'habitants) pourrait nécessiter une aide humanitaire, et 500 000 personnes ont déjà fui le pays. Les Occidentaux accusent les forces de Kadhafi de tirer sur les populations civiles à Misrata qui est sur la ligne de front depuis plusieurs jours. Réciproquement il y a quinze jours une déclaration du porte parole du ministère russe des affaires étrangères Alexandre Loukachevitch mettait en cause des frappes effectuées par les Occidentaux sur des sites non-militaires à Tripoli, Tarhuna, Maâmura et pointait la mort de 48 civils (150 blessés), la destruction partielle d'un centre cardiologique, de routes et de ponts. Le bilan des pertes civiles reste opaque. Le gouvernement libyen en dénombre une centaine depuis le début des opérations, un chiffre vraisemblable et peut-être même sousestimé compte tenu du fait que les forces loyalistes sont disséminées dans les villes contrôlées par le gouvernement.

Au delà de ces effets immédiats, la guerre pourrait aussi générer une catastrophe à moyen terme dans l'ensemble de l'Afrique du Nord-Ouest. Selon le quotidien algérien El Watan, des centaines de jeunes Touaregs du Mali et d'Algérie se sont rendus ces derniers temps à Tripoli pour défendre le régime du colonel Kadhafi, attirés par la perspective d'avoir de l'argent et des armes. Parallèlement aux forces d'Al Qaida Maghreb venues soutenir les insurgés de Benghazi, ils sont un facteur préoccupant de dissémination du conflit dans tout le Sahara à moyen terme.

Les chances de trouver une sortie décente au bourbier libyen restent cependant minces,le Conseil national de transition de Benghazi posant toujours comme préalable à la paix la démission de Kadhafi.

mercredi 13 avril 2011

Contre les agressions impérialistes françaises en Afrique


Par ATTAC, CADTM, 12/4/2011

Les frappes françaises du 4 avril à Abidjan démontrent plus que jamais quelle option a choisi la France dans sa politique étrangère en Afrique. En détruisant aujourd’hui ce qu’il a « aidé » à construire hier sous le règne d’Houphouët Boigny à coup de prêt à taux préférentiels et d’aide liée, le gouvernement français confirme aux yeux du monde son image de force impérialiste en Afrique au service du capital international.

Après avoir poussé la communauté internationale à intervenir contre le régime Kadhafi, anciennement ami de M. Sarkozy et entraîné la Libye vers une guerre civile déstabilisante pour tout le Maghreb, la France, par cette dernière action plonge toute la nation ivoirienne vers le déchirement et renforce un peu plus le sentiment francophobe dans ce pays autrefois considéré comme un miracle économique du système libéral.

Le miracle ivoirien est bien loin et tout sera à reconstruire au sortir de cette guerre civile dont les plus grands vainqueurs seront les entreprises françaises, qui seront rappelées par leur ami Alassane Ouattara pour la reconstruction du pays. Et ce alors que depuis dix ans, ils ont aidé à le détruire, en finançant chacun des camps en conflit. L’histoire de la Côte d’Ivoire ces dix dernières années a été construite par des acteurs politiques véreux contre un peuple et son développement. Ce peuple meurtri dans son identité est entrain de vivre les moments les plus troubles de son existence après cinquante années « d’indépendance ».

En effet, traumatisée par un coup d’Etat militaire en décembre 1999, elle n’a pu se remettre d’une élection en 2000 qui, de mémoire, était tout aussi calamiteuse. Celle-ci ayant été animée par la rhétorique xénophobe issue d’un concept tant abject que trivial, résumé par le vocable « ivoirité ».

La suite, nous la connaissons : une rébellion qui va éclater le 19 septembre 2002, coupant le pays en deux. Après plusieurs accords politiques, une gestion collégiale du pouvoir intervient entre les deux parties ennemies. Le dernier des accords fut l’accord politique de Ouagadougou (APO), décidant de la tenue d’une élection présidentielle avec un code électoral spécial et de la mise sur pied d’une commission électorale particulière. Présentée comme l’issue finale après dix ans de conflit, dont les conséquences en vies humaines restent incalculables, cette élection voit sombrer définitivement un peuple autrefois envié de toute l’Afrique.

Des milliers de mort-e-s, de disparu-e-s et de réfugié-e-s pour en arriver à un coup de force impérialiste de la France et de l’ONU sans que l’Afrique ait son mot à dire.

En solidarité avec les peuples meurtris par les agressions, les réseaux CADTM Afrique et ATTAC Afrique appellent à une mobilisation des peuples contre les visées impérialistes du capitalisme néolibéral mondialisé en Côte d’ivoire, tout comme en Libye, et contre les interventions militaires françaises répétées en Afrique. Les réseaux ATTAC Afrique et CADTM Afrique exigent de la France le démantèlement de ses bases militaires en Afrique, par le biais desquelles elle continue sa politique néocoloniale sur le continent.

mercredi 6 avril 2011

Tunisie : de grands dangers guettent la révolution تونس :مخاطر كبيرة تتهدّد الثورة


Parti communiste des ouvriers de Tunisie, 31/3/2011
حزب العمّال الشّيوعي التونسي 31,مارس 2011
 

مرّ شهران ونصف على ثورة 14 جانفي المجيدة. وقد تمكن الشعب التونسي خلال هذه المدة من تحقيق إنجازات هامة بفضل نضاله وتضحياته. فبعد الإطاحة بالدكتاتور وبحكومتي محمّد الغنوشي الأولى والثانية، فرض الشعب التونسي مطلب المجلس التأسيسي وحلّ "التجمع الدستوري" وجهاز البوليس السياسي. كما فرض مساحات هامة من حرية التعبير والتنظيم والاجتماع والتظاهر. ولكن رغم هذه المكاسب فإن الثورة ما تزال في منتصف الطريق وتتهددها مخاطر كبيرة، وهذه المخاطر تتزايد يوما بعد يوم.
إن السلطة ليست بيد الشعب الذي ثار ضد الاستبداد والاستغلال والفساد بل هي مازالت بيد القوى الرجعية التي تسعى عبر الرئاسة المؤقتة والحكومة الانتقالية إلى الالتفاف على الثورة وتحويلها إلى مجرد إصلاحات للنظام القديم. إن المبزع والباجي قايد السبسي لا يخضعان لأية مراقبة. وقد رفضا التعامل مع "المجلس الوطني لحماية الثورة" للإفلات من تلك المراقبة وعوّضاه بهيئة استشارية توليا تعيين أعضائها.
وإلى ذلك فلئن قبل المبزع والسبسي بانتخاب المجلس التأسيسي فقد حدّدا موعد إجرائه دون تشاور ودون مراعاة للمصلحة الشعبية. ولم يمنع حلّ "التجمع" من عودته إلى الساحة في ثوب أحزاب جديدة علاوة على عدم حل المنظمات المرتبطة به (الاتحاد النسائي...). وقد اتضح أن حلّ جهاز البوليس السياسي هو إجراء شكلي تقريبا لأن البوليس السياسي مازال موجودا وهو يقمع ويعذب ويراقب ويتنصت على المكالمات الهاتفية ويقطع الانترنيت، ويحتل عدد من رموزه أعلى المناصب في وزارة الداخلية ولم يتعرّض المسؤولون منه عن أعمال التعذيب والقتل للمساءلة والمحاسبة.
وعادت في الأيام الأخيرة لغة التهديد كما في العهد السابق باسم "مقاومة العنف والفوضى" وقمع البوليس والجيش اعتصامين بالقصبة والمهدية. وتعدّدت التصريحات التي ترمي إلى التلاعب بحاجة المواطنين والمواطنات إلى الأمن واستغلالها على حساب المسائل الاجتماعية والسياسية بغرض الالتفاف على الثورة.
ورغم تعليق العمل بالدستور فإن الحكومة مازالت تعمل بقوانين الصحافة والجمعيات والأحزاب والاجتماع والتظاهر المعادية للحريات والحال أنه كان من المفروض إلغاؤها والاستعاضة عنها بمراسيم تشرّع الحريّات حتى لا تبقى تلك القوانين سيفا مسلطا على الشعب.
إن الإدارة مازال يسيطر عليها إلى اليوم رموز الاستبداد والفساد من "التجمعيين" وهم يعودون بقوّة إلى مراكزهم في مختلف الولايات ويستبدون من جديد بالمواطنين والمواطنات ويعملون على تهميش المجالس والجهوية والمحلية لحماية الثورة استعدادا لضربها. ولا تختلف الحالة في المؤسسات الاقتصادية والمالية (البنوك...) فالمتورّطون في نهب الشعب والبلاد بتواطؤ مع "العصابة" يحتفظون بنفوذهم كما لو أن شيئا لم يكن.
ولم يتغيّر الوضع في القضاء الذي يعشش فيه الفساد وهو ما تؤكده جمعية القضاة. وما يزال الإعلام تحت سيطرة أعوان نظام بن علي ويعمل كالمعتاد بالتعليمات. ولم تتقدم عملية المساءلة والمحاسبة لرموز الاستبداد والفساد بمن فيهم قتلة شهداء الثورة في سيدي بوزيد ومنزل بوزيان والرقاب وتالة والقصرين وتونس وغيرها من مدن البلاد. وعاد العديد من محيط بن علي إلى الظهور ومواصلة نشاطه بكل استفزاز.
أما على الصعيد الاقتصادي والاجتماعي فإن الحكومة الانتقالية لا تبدي استعدادا لاتخاذ الإجراءات العاجلة والحاسمة في هذه الفترة لفائدة الطبقات والفئات الشعبية. إن الشعور السائد لدى عامة الناس في مختلف مناطق البلاد وخصوصا في المناطق المهمّشة هو أن شيئا لم يطرأ على أوضاعهم المتردية. فالبطالة وغلاء المعيشة وتردي الخدمات الاجتماعية لا هي تغيرت ولا الحكومة أعطت حتى إشارة تفيد أنها عازمة على التصدي لها.
إن الحكومة لم تعدّل ساعتها على الثورة وهي لم تمسّ مصالح الأقلية النهابة التي كانت تسند الاستبداد كما أنها تواصل تنفيذ بنود الميزانية التي ضبطها الدكتاتور في ديسمبر الماضي وأعطى فيها الأولوية لتسديد ما اقترضه نظامه من ديون خارجية ولتمويل جهازه الأمني الضخم ولم تتوان، رغم طابعها المؤقت، عن توريط البلاد في المزيد من الاقتراض الخارجي. ولم تتخذ إجراءات لتخفيض الأسعار بما في ذلك أسعار بعض الخدمات والمواد التي كان يحتكرها أفراد العصابة الحاكمة (السيارات الشعبية...) ولم يقع التعويض للعائلات المتضررة ولأسر الشهداء ولا تقديم المساعدة للمناطق المفقرة بشكل عاجل، الخ.
إن الحكومة تبرّر سلوكها بكونها "مؤقتة" و"لا تملك عصى سحرية" لحل كل المشاكل إلى غير ذلك من التبريرات. ولكن ما الذي يعطل مساءلة عصابة النهابين ومصادرة أملاكهم غير الحكومة؟ وما الذي يمنعها من تعليق دفع المديونية لمدة معينة واستغلالها، كما فعلت دول أخرى، لحل مشاكل الشعب؟ ولماذا لا تخفض أسعار بعض المواد الأساسية واستهلاك الكهرباء والماء ولم لا تلغي المعلوم الموظف على التلفزة ولا تقدم دعما مباشرا لأهالي سيدي بوزيد لكهربة آبارهم؟ ولماذا لا تستمع إلى مقترحات الأساتذة لتشغيل أعداد كبيرة من حاملي أصحاب الشهادات العليا المعطلين عن العمل؟
إن حزب العمال إذ يؤكد على المخاطر التي تتهدّد الثورة فإن ذلك من موقع المسؤولية. إن الشعب من حقه أن يدافع عن ثورته وعن مكتسباته وأن يتصدى بكل الوسائل المشروعة للمخاطر التي تتهددها ولانتهاك الحكومة للحريات ومحاولة حصر كل الأنشطة في مناقشات "الهيئة العليا" بين أربعة جدران. إن المرحلة تقتضي التعبئة حول كل المحاور التي تعمّق مسار الثورة وتسير بها نحو تحقيق أهدافها:
1 - التمسك بالمجلس الوطني لحماية الثورة أداة لمراقبة الرئاسة المؤقتة والحكومة الانتقالية والسهر على المرحلة الانتقالية.
2 - تأجيل انتخاب المجلس التأسيسي لما بعد الصائفة لتمكين الشعب من الاختيار الواعي والقوى السياسية من الاستعداد الجيد لها.
3 - عدم تمكين أقطاب حزب الدستور من الانتظام في أحزاب جديدة.
4 - حلّ جهاز البوليس السياسي بصورة فعلية وشفافة ومحاكمة المسؤولين منه أمرا وتنفيذا عن أعمال التعذيب والقتل والنهب.
5 - تطهير الإدارة والمؤسسات العمومية وشبه العمومية من رموز الاستبداد والفساد.
6 - تطهير جهاز القضاء وتمكين القضاة مباشرة من انتخاب مجلسهم الأعلى.
7 - تطهير قطاع الإعلام من رموز العهد السابق.
8 - إلغاء العمل بمنظومة القوانين القمعية واحترام حق الشعب في حرية التعبير والتنظم والاجتماع والتظاهر.
9 - الإسراع بالكشف عن قتلة الشهداء وعن المسؤولين عن الجرائم المرتكبة في حق الشعب ومصادرة أملاك رموز العهد السابق ومحاكمتهم واسترجاع الأموال المهربة.
10 - تعليق تسديد المديونية الخارجية لمدة ثلاث سنوات وصرفها لفائدة الشعب وخاصة لخلق مواطن شغل ودعم التنمية في الجهات المحرومة وعدم عقد قروض جديدة على حساب استقلال البلاد.
11 - التخفيض في أسعار مواد الاستهلاك الأساسية وخدمات الكهرباء والغاز والماء وإلغاء فاتورة التلفزة.
12 - الإسراع بالتعويض لعائلات الشهداء ولكافة المتضررين من أعمال القمع والنهب خلال الثورة وقبلها في الحوض المنجمي وبن قردان، الخ.

Deux mois et demi sont passés depuis la glorieuse révolution du 14 janvier. Pendant cette période, le peuple a réalisé d’importants acquis grâce à sa lutte et ses sacrifices.
Après avoir fait chuter le dictateur et les deux gouvernements Ghanouchi, le peuple tunisien est parvenu à imposer sa revendication portant sur une assemblée constituante, la dissolution du "Rassemblement constitutionnel démocratique" et de la police politique. Il a aussi imposé de grands progrès sur le terrain des libertés d’expression, d’organisation, de réunion et de manifestation. Malgré tous ces acquis, la révolution demeure à mi-chemin, de grands périls la guettent et la menacent et grandissent jour après jour.
Le pouvoir n'est pas entre les mains du Peuple qui s'est soulevé contre la tyrannie, l'exploitation et la corruption, il est toujours détenu par les forces réactionnaires. Ces dernières tentent, par le biais de la présidence provisoire et le gouvernement de transition, de s'emparer de la révolution pour la réduire en un simple toilettage de l'ancien régime. Mbazaâ et Beji Kaïd Sebssi ne sont soumis à aucun contrôle, ils ont refusé de reconnaitre "le conseil national pour la protection de la révolution" pour échapper à toute contrôle, en contrepartie ils ont érigé une instance consultative dont ils ont désigné les membres.
Si Mbazaâ et Beji Kaïd Sebssi ont accepté l'élection d'une assemblée constituante, ils ont en outre fixé la date des élections sans prendre en considération les intérêts du peuple. D'un autre côté, la dissolution du RCD n'a pas empêché son retour sous couvert de nouveaux partis, les organisations qui lui sont liées continuent à exister (Union nationale de la femme tunisienne...). Il s'est avéré que la dissolution de la police politique est une disposition presque formelle, elle existe toujours, elle pratique la répression, la torture, la surveillance, les écoutes téléphoniques, les coupures d'internet. Certains de ses symboles, occupent de hautes fonctions au ministère de l'Intérieur, les responsables d’assassinats et de torture n'ont pas été inquiétés.
Le langage de la menace est réapparu comme lors de l'ère ancienne, au nom de « la lutte contre la violence et le désordre ». La police a réprimé des sit-in à la Kasbah et à Mahdia. Les discours manipulant l'aspiration des citoyennes et des citoyens à la sécurité se sont multipliés, au détriment des questions sociales et politiques, dans le but de détourner la révolution.
Malgré la suspension de la constitution, les lois liberticides sont toujours en vigueur : le code de la presse et les lois régissant les associations, les partis, les réunions, les manifestations. Ces lois auraient du être abrogées et remplacées par des décrets garantissant les libertés, afin d’éviter leur incidences fâcheuses sur notre peuple.
L'administration est toujours sous l'emprise des symboles « destouriens » de la tyrannie et de la corruption, qui sont entrain de revenir en force, à leurs postes dans les différents gouvernorats. Ils ont renoué avec leurs pratiques anciennes opprimant la population, marginalisant les comités de protection de la révolution locaux et régionaux, dans la perspective de les anéantir.
La situation dans les établissements économiques et financiers n'est guère différente, les responsables du pillage du peuple, complices de « la bande criminelle » préservent leur puissance comme si de rien n'était.
L'état de la justice, minée par la corruption, n'a pas changé non plus, situation confirmée par l'association des magistrats. Les médias sont encore sous le joug des commis du régime de Ben Ali et fonctionnent toujours selon les instructions. Il n'y a eu aucune avancée sur le plan des poursuites et de la condamnation des emblèmes de la tyrannie et de la corruption y compris les assassins des martyres de la révolution à Sidi Bouzid, Menzel Bouzayane, Regueb, Thala, Kasserine, Tunis et les autres régions. Des membres du cercle proche de Ben Ali ont refait surface pour poursuivre leurs activités de façon provocatrice.
Sur le plan socio-économique, le gouvernement transitoire ne manifeste aucune volonté de prendre des mesures urgentes, en cette période décisive, au profit des classes populaires. La grande majorité de la population, particulièrement dans les régions marginalisées, a le sentiment qu'aucun changement n'est intervenu dans leurs situations critiques. Le chômage et la cherté de la vie sévissent encore, les services publics continuent à se dégrader et le gouvernent ne donne aucun signe démontrant sa volonté de faire face à ces difficultés.
Le gouvernement n'a pas encore mis ses pendules à l'heure de la révolution, il n'a pas remis en cause la minorité qui a pratiqué les pillages en s'appuyant sur le despotisme.
Le gouvernement applique encore les termes du budget décidé par le dictateur Ben Ali en décembre dernier, où la priorité est donnée au remboursement de la dette extérieure contractée par l'ancien régime et pour financer son gigantesque appareil sécuritaire. Malgré son caractère provisoire, ce gouvernement ne s'est pas gêné pour souscrire de nouvelles dettes externes, alors qu'il n'a pris aucune mesure pour la baisse des prix y compris pour les produits et services qui étaient sous le monopole des membres de la bande régnante. Les familles des martyrs n'ont pas été indemnisées et aucune aide urgente n'a été fournie aux régions paupérisées...
Le gouvernement justifie son comportement en prétextant son caractère provisoire et en affirmant ne pas détenir « la baguette magique » pour régler tous les problèmes...
Pourtant, c'est bien le gouvernement qui freine la poursuite et le jugement de la bande des pilleurs de l'argent public, ainsi que la saisie de leurs biens. D'ailleurs, qu'est ce qui l'empêche de suspendre le remboursement de la dette pour un temps et en profiter pour régler les problèmes de notre peuple, comme cela a été le cas dans d'autres pays? Pourquoi les prix des denrées de base, de l'eau et de l'électricité ne baissent-ils pas? Pourquoi la redevance télé n'est-elle pas supprimée? Pourquoi, il ne fournit aucune aide aux habitants de Sidi Bouzid pour l'électrification de leurs puits? Pourquoi il n'est pas à l'écoute des propositions des enseignants pour permettre l'embauche des hauts diplômés chômeurs?
Si le Parti communiste des ouvriers de Tunisie insiste sur les dangers qui menacent la révolution, c'est pour assumer les responsabilités qui sont le siennes.
Le peuple a le droit d'utiliser tous les moyens légaux pour défendre sa révolution et ses acquis, pour faire face aux dangers qui la menacent, il est aussi habilité à lutter contre le gouvernement qui porte atteinte aux libertés et qui veut enfermer toutes actions à l'intérieur des seuls débats de « la haute instance »
Cette période exige l'approfondissement du processus révolutionnaire, pour parvenir à son aboutissement :
-1- Le maintien du Conseil national pour la protection de la révolution, comme un outil pour contrôler la présidence provisoire et le gouvernement transitoire et veiller sur la période transitoire.
-2- Le report de l'élection de l'Assemblée constituante après l'été, pour permettre au peuple le choix conscient et aux forces politiques une bonne préparation.
-3- Empêcher les pivots du RCD de s'organiser dans de nouveaux partis.
-4- La dissolution effective et de façon transparente de la police politique, ainsi que la poursuite des donneurs d'ordre et des auteurs de la torture, des assassinats et du pillage.
-5- Assainir l'administration publique et semi-publique de la corruption et des symboles de la répression.
-6- Assainir l'institution judiciaire et permettre aux magistrats d'élire leur conseil supérieur.
-7- Assainir le secteur médiatique des figures de l'ère révolue.
-8- Abroger des lois répressives et respecter les droits du peuple à la liberté d'expression, de réunion et de manifestation.
-9- Livrer, urgemment, les assassins des martyrs et les responsables des crimes commis contre le peuple, juger les figures de l'ancien régime, saisir leurs biens et récupérer leurs fortunes placées à l’étranger.
-10- Suspendre le remboursement de la dette extérieure pendant trois ans et la consacrer à la création d'emplois et au développement des régions marginalisées. S'abstenir de contracter de nouveaux prêts qui seront aux dépens de l'indépendance de notre pays.
-11- Baisser les prix des produits de consommation de base, de l'eau, de l'électricité, du gaz et la suppression de la redevance de télévision.
-12- Indemniser en urgence les familles des martyrs et les victimes de la répression et du pillage pendant la révolution et pendant les évènements du bassin minier, de Benguerdane, etc.

mardi 5 avril 2011

Appel : Urgence d’un moratoire sur les renvois vers la Tunisie, et d’un accueil digne des Tunisien.ne.s dans l’UE !

http://www.migreurop.org/article1879.html

4 avril 2011 
Depuis deux mois, la Tunisie subit des pressions considérables, notamment de la part de l’Italie, pour renforcer les contrôles à ses frontières et réadmettre ses ressortissants arrivés à Lampedusa. La visite de Silvio Berlusconi ce 4 avril a pour objet d’obtenir des engagements des autorités tunisiennes en ce sens, malgré les appels répétés des organisations de défense des droits des migrants (Migreurop, 22 Février, Mare Nostrum, 2 Mars et REMDH, 23 Mars) et en dépit de la situation exceptionnelle à laquelle le pays doit faire face.
La Tunisie vit des moments historiques et doit relever les défis considérables en termes de construction démocratique. La situation est porteuse d’immenses espoirs mais elle est complexe et rendue particulièrement difficile par la guerre en Libye. La Tunisie a accueilli depuis le début de la crise libyenne plus de 200 000 personnes, soit dix fois plus que l’Italie. Si la majorité des personnes arrivées en Tunisie ont pu être rapatriées vers leur pays d’origine, des milliers d’entre elles sont toujours bloquées dans les campements à la frontière, ne pouvant rejoindre leur pays en guerre, comme c’est le cas pour la Côte d’Ivoire, Érythrée et la Somalie.
Il est hypocrite et immoral de la part de l’UE de se réjouir de la révolution en Tunisie tout en exigeant que celle-ci continue, au nom de la supposée nécessité de protéger l’Europe d’un « déferlement migratoire », à jouer le rôle de garde frontière, comme du temps de la dictature de Ben Ali. Il est urgent au contraire de prendre acte des changements démocratiques et de reconstruire les relations entre l’UE et la Tunisie sur des bases équitables et transparentes. Les États européens ne peuvent pas répondre au processus démocratique en cours par une politique répressive à l’égard des migrant.es, en faisant peser la menace d’un renvoi collectif.
Non seulement cette menace doit être levée, mais les États de l’UE ont la responsabilité d’accueillir dignement celles et ceux qui sont arrivé.e.s en Europe ces dernières semaines. Depuis plus d’un mois, l’arbitraire et l’incohérence caractérisent la gestion de la situation par le gouvernement italien. Le traitement qui est réservé aux Tunisien.n.es dans certains centres de rétention en Italie, la chasse aux migrants dans le sud de la France et le jeu de « ping-pong » dont d’autres sont l’objet à la frontière franco-italienne sont inacceptables.
Il est enfin inadmissible que l’Union Européenne laisse à la Tunisie la seule responsabilité de l’accueil des personnes fuyant la Libye et qui n’ont pas la possibilité de rentrer dans leur pays. L’Union Européenne a le devoir de se montrer à la hauteur de la situation, en prenant exemple sur l’accueil offert par la Tunisie à toutes les personnes fuyant la Libye.
Une situation exceptionnelle appelle des mesures exceptionnelles, et l’UE dispose de tous les outils juridiques et politiques pour y faire face. Les États membres doivent sans plus attendre prendre leurs responsabilités et :
• Déclarer un moratoire immédiat sur les renvois de Tunisien.e.s en Tunisie ;
• Accorder l’admission exceptionnelle au séjour des Tunisiens déjà arrivés en France et en Italie
• Garantir l’accès au territoire européen aux personnes en quête de protection et s’abstenir de toute mesure ou accord qui pourraient l’entraver ;
• Mettre en œuvre le dispositif permettant d’accorder la protection temporaire prévue par la directive du 20 juillet 2001 à tou.te.s celles et ceux qui peuvent s’en prévaloir ;
• Accueillir, dans le cadre de la réinstallation, les réfugié.e.s présent.e.s à la frontière tuniso-libyenne qui le souhaitent ;
• Offrir l’asile ou une protection à toutes les personnes qui ne peuvent être rapatriées du fait de la situation dans leur pays d’origine.
A court terme, il importe de mettre en place un programme européen d’aide et de coopération avec la Tunisie qui permette à ses ressortissant.es d’entrer régulièrement dans les États membres pour y travailler ou y faire des études.
Signataires : ABCDS (Ma), ACORT (F), APDHA (ES), ARCI (I), ASGI (I), ATMF (F), CIRE (B), FTCR (F), GADEM (Ma), GISTI (F), La Cimade (F), Migreurop, LDH (B), SOS Racismo (Es)