vendredi 3 juin 2011

"Longue vie aux papillons"-Bogotá, 4/5 juin 2011: Rencontre nationale pour la liberté des prisonniers politiques en Colombie

par La Pluma, 16/5/2011. Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala

Les 4 et 5 Juin 2011, aura lieu à Bogotá la Rencontre pour la liberté des prisonniers politiques en Colombie "Longue vie aux papillons », ainsi nommée en souvenir du mouvement pour la libération des prisonniers et prisonnières politiques qui s’est déclenché en République dominicaine en 1959, suite à l'arrestation de centaines de membres du mouvement politique contre Trujillo, parmi lesquels se trouvaient les sœurs Mirabal, défenseuses des droits humains des personnes victimes de disparitions forcées et privées de leur liberté pour des raisons politiques. Ces militantes furent assassinées le 25 Novembre 1960.


Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabal

Cette rencontre vise à restituer le contexte des raisons pour lesquelles il y a des prisonniers et des prisonnières politiques en Colombie et de leur situation actuelle, à permettre aussi l'échange d'expériences organisationnelles, la motivation et la lutte de ceux qui ont subi et subissent une privation de liberté pour des raisons politiques et idéologiques, tant dans les centres de détention de Colombie que d’ailleurs.


La rencontre s’inscrit dans la continuité de la Journée nationale contre la « criminalisation de l'opposition politique et la situation des prisonniers et prisonnières politiques en Colombie», qui s'est tenue à Bogotá les 9 et 10 Décembre 2009, au cours de laquelle a eu lieu la rencontre de solidarité "Maria Paulina Borras Ruiz", qui s’est conclue par la création d'un espace national de mobilisation contre la persécution de l'opposition politique et pour la liberté des prisonniers et prisonnières politiques.


Les prisonniers et prisonnières politiques participent activement à cette initiative, par leurs écrits ou interventions téléphoniques, continuant, à partir de leurs lieux de réclusion, à contribuer au débat et à la construction d’un pays où puisse régner la justice sociale. Y participent aussi des personnes et organisations solidaires de diverses régions de Colombie et d'autres pays, avec lesquelles nous aspirons à construire des propositions pour l'organisation et la mobilisation autour de la revendication de liberté pour les prisonniers et prisonnières politiques.
JUSTIFICATION
La Colombie vit un conflit social et politique datant de la période coloniale entre 1550 et 1810, et s’est exprimé par les armes de 1948-1960 à nos jours. Ce conflit trouve ses causes entre autres dans la monopolisation des terres par des propriétaires fonciers oligarchiques, l’exode des paysans vers les centres urbains, le gamonalismo [pouvoir des gamonales, les chefs de village, équivalent colombien des caciques mexicains, NdT]  ou concentration du pouvoir par une élite qui représente la minorité, les inégalités sociales et l'extrême pauvreté, la déshérence de l’Etat, le manque d'éducation, la transformation de droits fondamentaux comme la santé en "services" [payants], la faiblesse économique des ménages pauvres et la violation systématique des droits humains.
Les violations des droits humains ont considérablement augmenté ces dernières décennies : entre 1998 et 2008, environ 760 000 familles paysannes ont été déplacées de force, laissant derrière elle, par abandon ou spoliation, 5,5 millions d'hectares de terres. De même, le gouvernement colombien, dans ses efforts pour montrer des résultats "positifs" la politique dite « de sécurité démocratique », a violé le droit à la vie de plus de 1.171 personnes, victimes d'exécutions extrajudiciaires attribuées à l'armée nationale.
Dans le cadre de cette grave crise structurelle traversée par le gouvernement colombien dans le domaine social, économique et politique, ses dirigeants ont développé une politique de répression contre ceux et celles qui représentent des propositions et des potentiels de changements avancés pour le pays, en imposant la criminalisation du mouvement social colombien dans tout le spectre hétérogène de ses expressions et en se livrant à l'emprisonnement des opposants politiques : il y a actuellement plus de 7 000 hommes et femmes privés de leur liberté pour des raisons politiques dans les prisons de l'Etat colombien.
Ainsi les prisonnières et prisonniers politiques en Colombie sont une conséquence du conflit social, politique et armé qui affecte le pays ; c’est pourquoi l'attitude évasive du gouvernement colombien, qui ne reconnaît pas son existence et ses causes, est un obstacle majeur à la progression de propositions qui, comme celle d'un accord humanitaire cherchent à obtenir la libération des prisonniers politiques et constituent des gestes de paix qui rapprochent d'une solution politique et négociée au conflit.
Pour leur part, la situation que les prisonnières et prisonniers politiques vivent et ont vécu dans les prisons colombiennes se résume à un conflit marqué par des protestations, des grèves, des émeutes, des mouvements de désobéissance civile et des incidents violents, et qui a des origines multiples: des conditions sous-humaines de détention, le non-respect de la dignité humaine, la violation des droits humains et des normes minimales pour le traitement des personnes soumises à la détention, et, plus récemment, le transfert du conflit État –insurrection vers les prisons, par les groupes paramilitaires. A cela s’est ajoutée l’ingérence du Bureau fédéral des prisons US dans l'administration de la la justice carcérale et pénitentiaire en Colombie.
Dans ce contexte, il est nécessaire de développer des initiatives qui comme cette rencontre rende visible l’existence du conflit social, politique et armé et la situation des prisonniers politiques en Colombie, ce qui nous permettra d'élaborer des agendas communs de mobilisation locale, nationale et internationale à la recherche de la paix fondée sur la justice sociale.

OBJECTIFS
Général

Créer un espace de réflexion sur les causes et les conséquences du conflit social, politique et armé en Colombie pour permettre la construction de propositions d'organisation et / ou de mobilisation autour de la revendication de liberté pour les prisonnières et prisonniers politiques en Colombie.


Spécifiques
  • Fournir un cadre universitaire/politique qui permette de contextualiser le conflit social, politique et armé en Colombie et la situation des prisonnières et prisonniers politiques.
  • Attirer l'attention sur la criminalisation de l'opposition politique et dénoncer les cas emblématique de détention de militants sociaux, populaires et / ou défenseurs des droits humains.
  • Impulser les différentes campagnes de solidarité avec les prisonniers politiques et à travers l'échange d'expériences.
  • Trouver une référence organisationnelle qui permette d’élaborer un agenda commun de mobilisation locale, nationale et internationale pour  la liberté des prisonnières et prisonniers politiques.
La rencontre est convoquée par :
Organisations de détenus : Collectif des prisonniers politiques "Manuelita Sáenz" dans la prison pour femmes de Bogotá, le Bon Pasteur / Collectif des prisonniers politiques "Antonio Nariño" dans la prison de haute sécurité de Combita - Boyacá.
Organisations et les campagnes nationales : Campaña por la Libertad de lxs Prisionerxs Políticxs “Traspasa los Muros”/ - Comité de Solidaridad por la Libertad de David Rabelo/ - Comité Permanente por la Defensa de los Derechos Humanos/ - Fundación Lazos de Dignidad (FLD)/ Corporación Semilla y Memoria/ - Asociación de Abogados Demócratas del Caribe/ -Partido Comunista Colombiano (PCC)/ - Federación de Estudiantes Universitarios de Colombia (FEU)/ -Asociación Colombiana de Estudiantes Universitarios (ACEU)/ - Asociación Nacional de Ayuda Solidaria (ANDAS)/ -Red de Prensa Alternativa del Sur Occidente (RpaSur)/ - Colectivo Prensa Libre Colombia/ -Comisión de Derechos Humanos del Consejo Patriótico Nacional/ - Coordinación Nacional de Organizaciones Agrarias y Populares (CONAP).
Organisations et  campagne internationales: Réseau international de solidarité avec les prisonniers politiques (INSPP) - Campagne internationale Liberté pour Liliany Obando  “Freedom for Liliany Obando”.

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