samedi 20 août 2011

A écouter : Monde arabe et révolutions populaires

Les Rencontres de Pétrarque
Emmanuel Laurentin
Monde arabe et révolutions populaires
France-Culture
20.08.2011 - 19:00
Depuis plusieurs décennies, de nombreux intellectuels européens avaient diagnostiqué un ennui démocratique propre à saper les fondements de la citoyenneté. Curieusement c’est de là où on l’attendait le moins qu’un désir de démocratie s’est manifesté en plein coeur de l’hiver dernier. Des foules populaires ont choisi, en Tunisie, en Égypte, mais aussi en Syrie ou à Bahrein, de s’élever contre leurs dirigeants, et de redonner vie à la notion de révolution populaire. Qu’y a-t-il à apprendre de ceux qui ne sont pas fatigués de la démocratie ? Face aux sondages d’opinion et aux jugements des experts, le peuple soulevé, au sens du XIXe siècle, pourrait-il avoir le dernier mot ?
Avec :
Fethi Benslama
Fethi Benslama est un psychanalyste tunisien de langue française, professeur à l’Université Paris VII où il dirige l’UFR de Sciences humaines cliniques. Il est notamment l’auteur de La psychanalyse à l’épreuve de l’islam (Flammarion, 2002) et du très récen Soudain la révolution! De la Tunisie au monde arabe : la signification d’un soulèvement (Éd. Denoël, 2011).
Leyla Dakhli
Leyla Dakhli est agrégée et docteure en histoire, spécialiste du Moyen-Orient contemporain, et chercheure associée au Collège de France. Elle a soutenu en 2003 une thèse sur les intellectuels syro-libanais dans la première moitié du vingtième siècle, qui a été publiée sous le titre : Une génération d’intellectuels arabes (Karthala, 2009).
Vincent Geisser
Chercheur CNRS à l’Institut Français du Proche Orient (IFPO), Vincent Geisser est sociologue et politologue. Spécialiste de la sociologie politique de la Tunisie, il s’intéresse également aux conditions d’intégration des populations musulmanes immigrées en France. Auteur de nombreux essais, dont notamment La nouvelle islamophobie (La Découverte, 2003), il vient de publier : Dictateurs en sursis, la revanche des peuples arabes (Éditions de l’Atelier, 2011).
Benjamin Stora
Benjamin Stora est un historien français né à Constantine, professeur des universités et enseignant à Paris XIII. Ses recherches portent sur l’histoire du Maghreb contemporain, l’Algérie coloniale et l’immigration en France. Auteur de nombreux ouvrages, notamment sur les enjeux de mémoire autour de la guerre d’Algérie, il a publié dernièrement Le 89 arabe, réflexions sur les révolutions en cours, dialogue avec Edwy Plenel, (Éd Stock, 2011).
à écouter ici
source : www.festivalradiofrancemontpellier.com


NDLR Basta!: En écoutant cette émission, nous avons noté une petite erreur commise par Leyla Dakhli à propos de l'un des slogans des révolutionnaires tunisiens en janvier 2011: "Vous pouvez nous tirer dessus, nous sommes déjà morts". Elle déclare que ce slogan vient de Palestine. Faux! C'est à l'origine un slogan zapatiste mexicain ("Vous ne pouvez pas nous tuer parce que nous sommes déjà morts"), qui a fait son chemin jusque dans la Tunisie profonde, en passant par l'Algérie, où l'AZLS l'avait fait connaître par la diffusion de son journal Basta! à la fin des années 1990. Ce slogan est apparu sur une banderole confectionnée par un groupe de militants de Béjaïa ouvrant la grande marche de Tizi Ouzou du printemps 2001 et s'est ensuite rapidement diffusé. La députée européenne Hélène Flautre écrivait dans son rapport de juin 2011 :
"22 mai 2001, à Tizi Ouzou
Comment repartir d’Algérie sans essayer, sans écouter, les acteurs de ces manifestations quotidiennes ? Comment ne pas avoir envie de transgresser le protocole de la visite officielle pour aller à la rencontre de ces manifestants, "vus à la télé " derrière ces calicots tragiques sur lesquels ils écrivent " vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts " ?
 Sans parler de ce livre relatant le Printemps kabyle de 2001 et paru en 2002

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire