dimanche 24 juin 2012

Paraguay: les mêmes vieilles soupes dans des marmites neuves et...légales


Coup in Paraguay
Osvaldo Gutierrez Gomez, Cuba



Il y aurait beaucoup à dire sur les erreurs, les faux-pas et l'aveuglement de Fernando Lugo, cet archevêque  défroqué devenu président du Paraguay sans jamais avoir goûté à la théologie de la libération. On est donc parfaitement en droit de ne pas aimer l'homme. Mais la question n'est pas là. Lugo était un président démocratiquement élu et il vient d'être renversé par un coup d'Etat légal mené par le Sénat le plus corrompu de l'Amérique latine en attendant que le redoutable Horacio Cartes, un narco-businessman bien vu de Washington, soit "triomphalement" élu d'ici 9 mois. Pour l'instant, c'est la girouette de service, le fat Federico Franco qui joue les intérimaires.
Le Paraguay est décidémment un pays maudit. Sa population a été victime d'un génocide mené par la Triple Alliance (Brésil-Argentine-Uruguay) qui, de 1868 à 1870, extermina 90% de sa population! Puis, au XXème siècle, il a été saigné à blanc par le cauchemardesque vampire bavarois Alfredo Stroessner, qui exerça sa satrapie de 1954 à 1989.
Au XXIème siècle, le Paraguay reste un grand latifundio/ranch colonial aux relents esclavagistes, possédé par une poignée de familles qui contrôlent tout et achètent des fonctionnaires et des élus comme on achète des cigarettes. Il est devenu une terre d'élection pour les prédateurs criminels qui ont nom Monsanto et Cargill et s'y livrent à une orgie d'expérimentations de cultures mutantes sur des terres volées aux communautés paysannes et indiennes. Ces marchands de morts, acoquinés à l'oligarchie locale, ne sont d'ailleurs pas étrangers à la manoeuvre du coup d'Etat "légal". Fernando Lugo, comme Manuel Zelaya au Honduras, n'est pas allé plus loin que ses velléités d'émancipation sociale. Résultat: en ne s'appuyant pas sur un mouvement populaire organisé, il s'est livré aux salopards qui tirent les ficelles. Ceux-ci l'ont donc impudemment déboulonné en invoquant qu'il encourageait à l'horrible "lutte des classes".
Mais le peuple paraguayen n'a pas dit son dernier mot. Rédaction BASTA!
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